Les rencontres avec l'outil Marx
Une nouvelle forme d’ateliers débute avec l’année 2025. Nous l’avons nommée « Les rencontres avec l’outil Marx »
A l’APPS nous prenons la question de la souffrance dans le mental à partir du social, des problématiques sociales.
Le meilleur analyste des problématiques sociales dans l’histoire est sans conteste Karl Marx. Il a dégagé les axes essentiels du primat de la pratique contre celui de l’idéologie, les axes d'une nouvelle dialectique, la dialectique matérialiste, en analysant les contradictions concrètes vivantes de l’être humain.
C’est avec ces outils que nous travaillons, tant dans l’analyse individuelle que collective, des situations concrètes.
Nous l’appelons « Rencontres avec l’outil Marx » pour se dégager de tout dogmatisme en tirant les conséquences des différents renversements faits par Marx quant à l’idéologie hégélienne. Tel est le sens de ces rencontres qui mettent en pratique l’outil de la dialectique matérialiste.
Nous invitons pour débuter Hughes Lethierry le 14 janvier
RENCONTRE AVEC HUGHES LETHIERRY : HENRI LEFEBVRE ET LA DIALECTIQUE
Hughes Lethierry, qualifié Maître de conférences, Enseignant à l'INSPE (philosophie, sciences de l'éducation) a consacré un travail important à l'œuvre d'Henri Lefebvre
L'abord de la dialectique fait par Lefebvre, notamment dans son ouvrage " Retour de la dialectique", nous intéresse particulièrement dans l'élaboration de nouvelles pratiques en santé mentale. En effet il part dans son analyse des problématiques contemporaines ( scientifiques, culturelles, politiques) pour saisir et construire de nouveaux rapports dialectiques entre humains. Cela nous enseigne sur la pertinence des outils Marx que nous déployons à l'APPS : transfert social, transfert de valeurs, connexions dialectiques entre les mots, les images et les sensations corporelles.
L'apport d'Hughes Lethierry revêt donc un enjeu fondamental dans l'approfondissement intersectionnel entre l'œuvre d'Henri Lefebvre sur la dialectique et nos pratiques d'accompagnement.
La rencontre aura lieu au Centre Georges Politzer, CPMS Elan Retrouvé, mardi 14 janvier 2025 de 18h à 20h, 19 rue Le Peletier, 75009
L'entrée est gratuite mais l'inscription est nécessaire du fait du nombre de places limitées. Un lien zoom est disponible également sur demande
inscriptions et lien zoom, écrire à apps.secretariat@gmail.com
Nous inviterons ensuite Francis Combes le mardi 4 février.
La rencontre aura lieu au Centre Georges Politzer, CPMS Elan Retrouvé, le mardi 4 février de 18h à 20h
Accès gratuit, inscription nécessaire à apps.secretariat@gmail.com, car nombre de places limitées ou lien zoom sur demande.
"Du droit à la différence au combat pour l’égalité" :
Dans mon dernier essai, « Le Jardin public, pour une morale de la vie commune », j’essaye de réfléchir (en mêlant notations théoriques et poèmes) aux questions morales que nous pose l’histoire des révolutions au XXe siècle et les questions les plus contemporaines auxquelles nos sociétés sont confrontées, comme la place des revendications identitaires et leur rapport avec les luttes pour l’égalité.
L’échec (relatif) des expériences socialistes du siècle passé conforte l’idée, sans doute dominante, que la cause tiendrait finalement à la « nature humaine » qui n’est pas si bonne. Ce qui rejoint d’ailleurs la réticence exprimée par Freud en son temps envers l’idéal socialiste.
Je récuse pour ma part cette idée, considérant qu’elle fait l’impasse sur des causes historiques et matérielles déterminantes, telles l’arriération initiale des pays qui se sont lancés dans l’aventure révolutionnaire. Ce retard qui les a conduits à vouloir rattraper le capitalisme explique bien des aspects de ce socialisme qu’on pourrait dire « primitif » ou despotique. Son histoire a été accouchée au forceps.
Mais il y a eu en effet (sans doute par insuffisance de réflexion théorique partagée sur ces sujets) un manquement dans la prise en compte de ce que, dans une acception matérialiste on peut effectivement nommer « nature humaine » (tout en sachant ce que cette nature doit à la culture).
Et de ce que cette « nature » a de contradictoire. (Les révolutions du XXe siècle ont produit certains dialecticiens qui ne supportaient pas la contradiction). Il y a ainsi certainement eu sous-estimation de la part naturelle des besoins et des désirs humains, de la vie sexuelle et subjective, de sa diversité, d’où une difficulté supplémentaire pour conjuguer libération collective et émancipation individuelle.
L’évolution de la société met aujourd’hui au premier plan cette question. Elle se manifeste notamment à travers la multiplication des revendications identitaires, qu’elles soient nationales, religieuses, de genre ou sexuelles.
Elle pose en des termes nouveaux la question de la reconnaissance du droit à la différence. A la fois sa nécessité pratique (psychologique, sociale, politique et culturelle) et la nécessité de la conjuguer à une reprise des combats pour l’émancipation. Pour que l’identité assumée ne soit pas synonyme d’enfermement identitaire. Pour l’égalité dans la différence, l’unité dans la diversité. Ce qui pose la question d’une nouvelle conscience de classe, ouverte, c’est à dire s’ouvrant à l’idée d’un Peuple-monde.
Je me propose de lire quelques passages et poèmes tirés de ce livre.
Francis Combes
Francis Combes a publié trente livres, principalement des recueils de poèmes (dont "Cause commune" ou "La France aux quatre vents"), trois romans et des essais :
"Conversation avec Henri Lefebvre", "La Poétique du bonheur" et "Le Jardin public, pour une morale de la vie commune".
Après avoir été longtemps éditeur (fondateur des éditions Le Temps des Cerises), Francis Combes est aujourd'hui l'un des animateurs du réseau international "Poètes de la Planète").
Illustrations pour "Les rencontres avec les outils Marx", "Qu'est-ce que penser?" et "Du droit à la différence au combat pour l'égalité" : ©Digitalinea - Alain Charreyron
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